La
société civile du monde entier s’est donné rendez-vous à Montréal du 9 au 14
Aout 2016 dans le cadre du Forum Social Mondial. Ce forum a réuni des dizaines
de milliers de citoyens venus des quatre coins de la planète et comprenait une
multitude d’activités parfois même en simultanées. La particularité de cette 12e
Edition est que c’est une première qu’elle s’organise dans un pays du Nord.
Ainsi des centaines d’associations, mouvements, réseaux clubs, fondations,
groupements, leaders et acteurs de changement étaient regroupés
pour échanger et envisager construire un meilleur monde d’où le thème général : un autre monde est nécessaire, ensemble il devient possible.
pour échanger et envisager construire un meilleur monde d’où le thème général : un autre monde est nécessaire, ensemble il devient possible.
C’est
dans ce cadre qu’OXFAM a jugé opportun de tenir un Sommet de la Jeunesse lors
de ce grand rassemblement en réunissant sur la même table des jeunes leaders à
travers le monde œuvrant dans des organismes, le but principal étant pour créer
un Manifeste Des Jeunes Pour
Contrer Les Inégalités. Le sommet « Jeunes et Inégalités »
s’est tenu le 10 et 11 Aout 2016.
Pendant deux jours les
organisations représentées dont Blogueuses226 ont travaillé ensemble pour
décrire au mieux les inégalités auxquelles faisaient face la jeunesse mondiale.
Photos credits: Mathieu K.
Il eut d’abord un brainstorming et l’on a fait ressortir les grandes lignes de
ces inégalités.
Ensuite on a procédé à la
rédaction et une signature symbolique du Manifeste que voici :
« Manifeste
des jeunes pour contrer les inégalités
INTRODUCTION
Nous, les jeunes de 20 pays ayant participé au Sommet
Jeunes et inégalités qui s’est déroulé à Montréal (Canada) les 10 et 11 Août
2016 dans le cadre du Forum Social Mondial, exprimons notre indignation
concernant les inégalités extrêmes qui affectent nos sociétés. Ces inégalités
sont le produit d’un modèle de développement non durable qui endommage la
planète, concentre la richesse et les ressources dans les mains de quelques-uns
et exacerbe la pauvreté et la violence, tout en exploitant et en excluant la majorité
dans nos sociétés. Par conséquent, nous présentons ce manifeste au monde, afin
de faire connaître notre vision et nos demandes concernant les défis importants
auxquels nous faisons face, déterminés à construire des sociétés égalitaires et
durables.
Participation des jeunes
Alors que 40 % de la population mondiale a moins de 25
ans, les jeunes sont systématiquement exclus des processus de prise de
décision. Par exemple, à l’échelle mondiale, seulement 1,65 % des
parlementaires sont dans la vingtaine. Du niveau local au niveau mondial, la
grande majorité des jeunes n’ont pas leur mot à dire dans l’évolution de leur
société. Malgré le fait que les mouvements jeunesse à travers le monde aient
démontré la capacité, l’énergie et la créativité des jeunes à générer des
solutions aux grands problèmes de notre temps, nous ne sommes pas considérés
comme des partenaires sérieux dans la prise de décision qui affectent nos vies
et la société en général. Nous manquons d’opportunités pour jouer un rôle
significatif dans nos communautés.
Les gouvernements et les autres acteurs de la société
doivent mettre en oeuvre les lois et les mécanismes (dont des quotas de jeunes)
nécessaires afin de garantir la participation des jeunes aux décisions qui
affectent notre société, tout en respectant l’autonomie de nos organisations.
La société doit promouvoir et renforcer le leadership transformateur des jeunes
et stopper la stigmatisation qui nous exclut. Nous, les jeunes, devons avoir la
liberté et la possibilité de nous réunir et de renforcer nos capacités afin de
créer un mouvement du niveau local au niveau mondial qui soit pluriel et
inclusif et qui ait la capacité de sensibiliser, de générer de nouvelles formes
de mobilisation, de construire de solides propositions et de lutter contre les
déséquilibres de pouvoir.
Identités
Les jeunes sont victimes de multiples formes de
discrimination fondées sur l’ethnie, le genre, l’orientation sexuelle, la
classe sociale, les handicaps ou tout simplement le fait d’être jeune. Ces
formes de discrimination se reproduisent et se renforcent mutuellement et
accentuent l’exclusion sociale, économique et politique qui affectent les
jeunes dans le monde entier. Elles sont une source de violence, de pauvreté et
de conflits touchant davantage les filles et les jeunes femmes. Les
discriminations systémiques et la violence vécues par certains groupes
minoritaires, tels que les peuples autochtones et les réfugiés, sont
particulièrement alarmantes.
Nous croyons et luttons pour un monde où la diversité est
notre force, où nous sommes tous libres et avons les mêmes droits,
indépendamment de nos différences. Tous les acteurs de la société doivent
reconnaître la diversité et promouvoir des politiques inclusives qui
garantissent les mêmes droits pour chacun, tout en favorisant l’interconnexion.
Les dialogues interculturels et la solidarité doivent être encouragés à travers
des approches innovantes et ce, à partir de l’échelle locale. Les jeunes
doivent être en mesure de plaider en faveur de la pluralité et de combattre les
discriminations dans tous les domaines sans subir de représailles lorsqu’ils
s’expriment sur le sujet.
Autonomisation des jeunes
femmes
Une femme sur 3 est victime de violence physique ou
sexuelle. Trente-quatre millions de jeunes femmes ne sont jamais allées à
l’école. La participation politique des femmes reste très faible, et il y a
toujours des gens qui pensent que les femmes ne disposent pas des mêmes
capacités que les hommes. Dans un tel système patriarcal, il est impossible
d’envisager un monde dans lequel les femmes et les hommes soient respectés,
valorisés et traités de manière égale.
Nous, les jeunes, appelons à la création de programmes
holistiques de leadership qui renforcent la confiance mutuelle entre les jeunes
femmes et les jeunes hommes et qui permettent à chacun de poursuivre ses
propres intérêts. Nous demandons la mise en oeuvre de programmes de
développement des capacités qui soient attrayants pour les jeunes femmes, la
création d’espaces leur étant destinée dans tous les instances de prise de
décision, et des stratégies concrètes pour promouvoir leur autonomisation
économique. Nous appelons également au développement de campagnes pour la
promotion, l’application et le respect des conventions internationales et des
lois nationales qui garantissent la participation, les droits et la dignité des
femmes, y compris le droit de vivre sans violence.
Éducation
Nous, les jeunes, réitérons que l’accès à une éducation
de qualité est un droit humain fondamental indéniable tel qu’indiqué dans le 4e
Objectif des Nations unies pour le développement durable et l’un des moyens les
plus puissants pour briser le cycle de la pauvreté. L’éducation de qualité
contribue à réduire le décrochage scolaire, le mariage précoce ainsi que le
chômage et le sous-emploi. Il y a cependant une grande disparité dans l’accès à
une éducation de qualité pour tous les jeunes à l’échelle mondiale. Cent trois
millions de jeunes à travers le monde, dont 60 % sont des jeunes femmes, sont
analphabètes.
Nous envisageons un monde dans lequel l’éducation
gratuite et de qualité est adaptée aux contextes locaux et dispensée dans un
environnement sûr, accessible à tous, y compris pour les filles et les jeunes
femmes. Les gouvernements doivent élaborer des indicateurs efficaces afin d’évaluer
la qualité de l’enseignement dispensé à tous les niveaux. Nous, les jeunes,
devons sensibiliser les décideurs pour qu’ils incluent des enjeux importants
tels que la démocratie, la citoyenneté mondiale et l’interculturalisme dans les
programmes d’éducation. Nous demandons aux gouvernements d’offrir aux
enseignants des salaires décents ainsi que de la formation continue, d’investir
un pourcentage déterminé du PIB dans les infrastructures éducatives, un accès
ouvert à internet et des ressources pédagogiques adaptées. Les fonds publics
doivent être utilisés pour promouvoir l’éducation et la paix, pas la guerre.
Emploi
À l’échelle mondiale, le taux de chômage des jeunes est
presque trois fois plus élevé que celui des adultes. Dans de nombreux pays, le
secteur informel contribue à plus de 70 % des emplois et les jeunes occupent
principalement des emplois improductifs avec des conditions précaires. Les
jeunes font face à de nombreux obstacles lorsqu’ils intègrent un marché de
l’emploi de plus en plus concurrentiel, tels que le manque d’expérience
professionnelle, l’inadéquation des compétences et la sous-évaluation de nos
compétences et de nos talents.
Nous les jeunes proposons la création d’une charte
globale ainsi que d’un fonds mondial, destiné à l’emploi et à l’entrepreneuriat
des jeunes qui comprennent des mesures de protection sociale pour les jeunes au
chômage. Nous proposons également la mise en place d’un réseau mondial qui
rassemble la société civile, le secteur privé et les gouvernements afin de promouvoir
une éducation de qualité et l’emploi des jeunes. Nous demandons que les cadres
légaux et les budgets nationaux soutiennent l’entrepreneuriat et favorisent le
recrutement des jeunes dans les secteurs privé et public via différents moyens
dont les stages rémunérés. Nous demandons l’accès au travail décent et le
respect des droits des jeunes travailleurs, y compris la protection contre
l’exploitation et les conditions précaires, en particulier pour les jeunes
femmes.
Accès équitable aux
ressources
Les jeunes ont peu accès aux ressources naturelles et
financières, y compris le crédit et la terre, limitant leur mobilité sociale.
Dans un système mondial néolibéral, les ressources financières et naturelles
sont de plus en plus concentrées entre les mains d’un petit nombre de
personnes, et elles sont gérées d’une façon qui détériore les systèmes
écologiques et qui aggrave les changements climatiques.
Nous faisons appel aux gouvernements nationaux et aux
organismes multilatéraux afin qu’ils assurent une gestion responsable des
ressources naturelles qui serve l’intérêt public et qui respecte les droits
sociaux et environnementaux. Nous devons être impliqués dans le suivi et
l’évaluation continue de la gestion des ressources pour assurer la transparence
et la durabilité, et pour promouvoir nos droits. Nous demandons également la
mise en oeuvre de politiques jeunesse qui garantissent l’accès des jeunes à des
services financiers inclusifs afin de favoriser la mobilité sociale.
CONCLUSION
Nous faisons face aujourd’hui au défi croissant des
inégalités qui menacent les générations actuelles et futures. Il doit exister
un effort collaboratif afin d’y répondre de façon structurelle et de mettre en
oeuvre des solutions durables aux problèmes sociaux, politiques et économiques
qui affectent nos sociétés. Nous faisons appel aux jeunes du monde entier à se
mobiliser autour des enjeux reliés à la participation des jeunes, la diversité,
l’autonomisation des jeunes femmes, l’éducation, l’emploi, et l’accès équitable
aux ressources. Nous faisons appel aux gouvernements, au secteur privé et à la
société civile afin qu’ils adoptent nos recommandations et qu’ils travaillent
avec nous, car les jeunes ne sont pas les leaders de demain, mais
d’aujourd’hui. Ensemble, nous pouvons générer les changements transformateurs
nécessaires afin de contrer les inégalités ! »
Pour Blogueuses226 s’était une
occasion rêvée pour se révéler, échanger, apprendre des autres organisations
(féminines en particulier) et tisser des relations. C’était un tremplin pour la
Jeunesse mondiale et Blogueuses226 compte bien accompagner d’avantage les
Jeunes burkinabè pour obtenir gain de cause contre différentes inégalités.
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