Circuler dans la capitale burkinabè relève d’un véritable parcours de combattant tant l’incivisme semble un mot d’ordre. Sens giratoire, feu rouge ; bref la signalisation n’existe que de nom. Elle ne fait l’objet d’aucune attention et d’aucun respect. Ainsi les accidents sont-ils légion. A intervalles réguliers, les sirènes des ambulances annoncent des drames consécutifs à un accident de la circulation. Difficile de faire une journée sans voir des corps à même le bitume baignant dans du sang, du sang humain.
Combien de familles ont-elles été endeuillées à cause de l’imprudence ou de la précipitation de gens insouciants et incapables de marquer un arrêt obligatoire pour permettre à d’autres de passer ? Combien d’amis, de proches parents, de connaissances ont été arrachés à l’affection des leurs à cause de banalités qu’on aurait pu éviter ? Combien de personnes marquées à vie avec une jambe ou un bras amputé, un œil cassé ou autre défaut qui ne saurait être réparé ? Et ce, à cause d’un individu qui a fait entorse au code de la route. Que dire de ces cyclistes qui ne circulent jamais sur la piste cyclable, à ces taximen qui ne songent qu’à leurs clients, à ces personnes qui vous doublent à votre droite et qui n’hésitent pas à vous insulter en plus ? Rien. Absolument rien ne saurait justifier ce désordre qui caractérise la circulation surtout à Ouagadougou.
Sensibilisation, régulation et sanctions ont jusque-là montré leur limite. Le mal semble aller grandissant. Pourtant il n’est pas invincible. Ce sont les méthodes qui semblent inappropriées. Ne dit-on pas que face aux grands maux il faut de grands remèdes ? Alors, seule des mesures drastiques se devraient d’être prises. A la carotte, il sied en pareille circonstance de joindre le bâton. En attendant que le problème des voies publiques ne soit définitivement réglé, les autorités publiques feraient mieux de sévir. En plus donc du déploiement des policiers et des volontaires adjoints de sécurités (VADS) payés aux frais du contribuable qui, malheureusement, regardent impuissants les usagers tordre le coup au code de la route, des mesures dissuasives doivent être de mise.
On pourrait par exemple, avec la complicité du Conseil national de transition, pour une brève période (un mois), procéder à un déploiement massif de forces de l’ordre à tous les axes stratégiques de la ville, doubler, voire tripler les contraventions et ne mettre à la disposition du fautif son engin que dans un délais de quatre jours minimum. Cette mesure qui peut paraitre inopportune et sans grande importance, peut, dans une certaine mesure, porter des fruits surtout en ces périodes de fête de fin d’année. Toutefois, des dispositions se doivent d’être prises afin qu’il n’y ait ni laxisme ni acharnement.
Par ailleurs, chaque citoyen doit se sentir concernés par cet incivisme en circulation et interpeller sans cesse ses concitoyens inciviques afin que les accidents de circulation baissent considérablement ; car notre monde n’est qu’un bateau ; à force de garder son silence pendant que des gens mal intentionnés le perforent, il finit par couler et les passagers, périr.
Ousmane B. PARE
Source: lefaso.net
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